Étrange époque que ce début de décennie ! Coincés entre une course à l’espace surmarketée, menée par les représentants d’une société ultralibérale en pleine dégénérescence, des avancées scientifiques et technologiques nous promettant le meilleur comme le pire, et une réalité sociale, sanitaire et climatique faisant clignoter tous les voyants au rouge, il peut nous sembler difficile de rêver demain en 2021.
Alors, on se tourne vers le cinéma, ce « petit salarié de nos rêves », et qui veut rêver du futur regarde logiquement vers la science-fiction. Le genre est aujourd’hui trusté par les Etats-Unis (principal responsable de ce mode de vie hyper-capitaliste, comme par hasard...), dans une industrie qui fait de chaque film une marchandise consommable instantanément, sans la surprise ni la singularité qui font pourtant le sel de la création artistique. Everything is a copy of a copy of a copy, comme l’écrivait Chuck Palahniuk.
Et puis il existe des futurs alternatifs, des futurs d’ailleurs. Des futurs rêvés hors de l’empire américain, en République Tchèque, en Italie, au Japon (si vous jetez un œil à Junk Head, en avant-première !), et évidemment en France, pays pourtant matriciel à la science-fiction, de Jules Verne à Métal Hurlant, en passant par Méliès et le travail de Jeunet et Caro et les théories postmodernes de Baudrillard qui irriguent le genre. Ce sont ces futurs extérieurs que nous souhaitons vous offrir dans ce festival, une porte vers des rêves de demain qui, nous l’espérons, vous transporteront le temps d’un film hors de cette Annus Horribilis !
GO FUTUR !