Australie, été 1987. Un soir, alors que la jeune Vicki Maloney se rend à une soirée, elle est abordée dans la rue par Evelyn et John White, un couple de trentenaires qui l’invitent chez eux. Très vite, elle comprend qu’elle est prise au piège.

Premier long métrage de Ben Young, Love hunters est un survival pervers dans l’apparente tranquillité d’une banlieue australienne où chaque coin de rue peut abriter son monstre. Un huis clos moite et étouffant à l'écriture sèche, dans lequel les personnages traînent leur ambiguïté et leur folie jusqu’à leur point de rupture.

1999, Snowtown, petite ville d’Australie méridionale gangrénée par la misère sociale et le déterminisme, a été le théâtre de meurtres sordides perpétrés par un dénommé John Bunting qui a torturé et assassiné onze personnes, faits pour lesquels il a été condamné par onze fois à la prison à vie.

Déroulant cette histoire tirée d’un fait divers qui avait choqué le pays par sa sauvagerie, ce premier film à l’approche presque documentaire tant l’effet de réel imprègne chaque plan, est un coup d’essai d’une puissance terrible. A travers le personnage d’un adolescent qui subit l’arrivée d’un beau-père dominateur, vicieux et criminel, le réalisateur Justin Kurzel porte un regard acéré sur les laissés pour compte de la société australienne et démonte les rouages de l’apprentissage d’une masculinité toxique.

Conor, 10 ans, sensible et anxieux, harcelé à son collège, doit faire face à la mort annoncée de sa mère atteinte d’un cancer ainsi qu’à une grand-mère acariâtre. Pour l’aider sur ce chemin âpre et inéluctable, un vieil arbre philosophe, voisin de sa maison, vient régulièrement le visiter et lui narrer plusieurs histoires pour l’aider à appréhender et construire au mieux, in fine, la sienne.

Bayona, sous l’égide de Guillermo Del Toro et guidé par son amour de Spielberg, propose pour son troisième long métrage un récit initiatique qui regarde la mort en face sans jamais chercher à la désamorcer, mais toujours dans une bienveillance qui n’élude pas la cruauté. Au travers d’images impressionnantes et d’une écriture au plus près de ses personnages, tous abrasés par une vie peu indulgente, le cinéaste espagnol nous offre une vision juste mais jamais angélique de la famille.

Une école perdue dans un immense domaine en forêt, en un temps indéfinissable, accueille des jeunes filles de différents âges, éduquées à la danse et aux sciences naturelles par deux jeunes professeures. Chaque année les rapproche de celle où elles porteront un ruban violet pour tenir leurs nattes, couleur signifiant leur départ prochain vers un ailleurs inconnu, à l’évidence loin de ce micro-monde dénué d’hommes, hormis le médecin du domaine.

Un film unique, à l’émotion et la douceur particulières, parcouru d’une inquiétante étrangeté, dont chaque image est autant un tableau, un poème qu’une énigme, l’ensemble nous entraînant dans un labyrinthe mental reflétant les émois de ces très jeunes femmes. Sublime !

Mia, fillette dont les dents de glace doivent être renouvelées en permanence, est gardée par Albert, vieux garçon à la routine rigoureuse. Dans l’appartement aux volets clos dans lequel ils évoluent, l’atmosphère quotidienne ouatée et doucement cauchemardesque est rythmée par les coups de fil quotidiens de l’étrange commanditaire s’enquérant de l’état de santé de la jeune fille.

Un conte indéfinissable au rythme et aux images pleinement oniriques, dont le mystère pesant interroge en permanence le spectateur quant aux émotions qu’il lui suscite.

Venant de perdre ses parents, Mike est intrigué, lors des funérailles d’un proche, par le comportement suspect d’un croque-mort escorté de curieux gnomes encapuchonnés. Accompagné d’un ami, il se décide à mettre du sens sur cette découverte en allant fouiner dans les locaux des pompes funèbres locales…

Don Coscarelli réussit dès son premier film à rendre compte avec une justesse impressionnante de la texture dont sont faits les cauchemars. Sinistre et surréaliste, parfois même irrationnel et à la narration claudicante, il accouche d’une œuvre humble mais cinglée qui marquera plusieurs générations de cinéphages et autres bisseux, tout en créant avec le Tall Man une icône du cinéma horrifique.