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Les films de patrimoine
★ Jeudi 6 novembre à 21H45
FASTER, PUSSYCAT! KILL! KILL!
De Russ Meyer – États-Unis – 1965 – 83’ – Exploitation / Drame rural - VOSTF
Avec Tura Satana, Haji, Lorrie Williams
Le Meyer des mondes
Interdit - 16 ans
Trois go-go danseuses testostéronées, au volant de puissants bolides, tuent un jeune homme et kidnappent sa petite amie. Elles l’utilisent comme appât auprès d’un vieil infirme libidineux et de ses deux fils, dans le but de mettre la main sur leur magot.
Scénario minimal, casting réduit, décor unique, une recette que Russ Meyer décline avec application dans la plupart de ses films. Faster, Pussycat... est une série B réjouissante où les femmes sont fières, indomptables, dangereuses, et tiennent d’une main de fer un aréopage de mâles sous leur coupe réglée. Petit budget mais mise en scène dynamique, cadrages expressifs et photo contrastée, ne manquez pas ce mètre étalon du film d’exploitation qui a marqué de son empreinte tout le cinéma de la contre-culture américaine, et même au-delà.
★ Samedi 8 novembre à 13H45
et mardi 11 novembre 15H45
L'OEUF DE L'ANGE
(Tenshi no tamago)
De Mamuro Oshii - Japon - 1985 - 71’ - Animation, fantastique - VOSTF
Avec les voix de Mako Hyôdô, Jinpachi Nezu
La vie ne tient qu’à un oeuf
Présenté par Julien SÉVÉON
Dans un univers post-apocalyptique fait de silences et de ruines, une petite fille conserve précieusement un œuf, devenu le dernier vestige de la vie et seule note d’espoir.
L’Oeuf de l’Ange est un poème visuel qui transcende l’animation pour devenir une profonde réflexion sur l’humanité et la foi. Esthétiquement éblouissant, le film mêle symbolisme chrétien et misanthropie, dépeignant une humanité en déclin tout en introduisant des êtres à part dont viendra le salut de notre espèce et la naissance d’une nouvelle forme de vie. Une œuvre stimulante, poétique et ouverte à l’interprétation qui résonne longtemps après le visionnage.
★ Vendredi 7 novembre à 19H30
Carte Blanche à Julien SÉVÉON
BAXTER
De Jérôme Boivin - France - 1989 - 82’ - Drame mordant
Avec Lise Delamare, Jean Mercure, Jacques Spiesser
Chienne de vie
Interdit - 12 ans
Baxter n’en peut plus de ses maîtres successifs qui lui imposent une vie loin de ses idéaux canins. Entre la vieille qui pue et le gentil couple qui l’oublie à l’arrivée d’un nouveau né à la faiblesse insupportable, il ne trouve pas sa place. Puis vient l’adoption par un pré-ado qui semble enfin le comprendre tout en le dominant fermement. Mais celui-ci s’intéresse peut-être trop à Hitler et Eva Braun pour être tout à fait bienveillant…
Pour son premier film adapté d’un roman fadasse qu’il transcende aisément, Jérôme Boivin, en nous permettant d’accéder aux pensées acides et désabusées de son personnage principal, nous livre un drôle d’objet aussi cruel et brutal que mélancolique et amer. Sous nos yeux, Baxter va progressivement s’humaniser au contact de la bestialité croissante de son nouveau petit maître, les dialogues poétiques de Jacques Audiard nous le rendant toujours plus attachant mais aussi terriblement vicieux.
★ Vendredi 7 novembre à 21H30
Carte Blanche à François COGNARD
BODY DOUBLE
De Brian De Palma - Etats-Unis - 1984 - 91’ - Thriller - VOSTF
Avec Craig Wasson, Melanie Griffith, Gregg Henry, Deborah Shelton
Meurtre sur cour
Interdit - 12 ans
Jake, jeune comédien au chômage souffrant de claustrophobie, occupe pendant quelques temps l'appartement outrageusement luxueux d'un ami. Profitant de la vue panoramique, il observe sa charmante voisine, Gloria, dont il ne tarde pas à tomber sous le charme. À force de l'épier, il assiste un jour à l'assassinat de la jeune femme...
Body Double de Brian De Palma est une pièce maîtresse du cinéma de genre, alliant habilement thriller psychologique et érotisme trouble. S’inscrivant dans la lignée d’Hitchcock, le cinéaste explore le voyeurisme avec une audace déconcertante, jouant sur le concept des masques de par l’ambivalence de certains personnages. A travers une machination diabolique, c’est le spectateur lui-même qui est confronté à sa fascination et son voyeurisme pour l’intimité des autres, la mise en scène baroque et la bande-son envoûtante renforçant cette expérience immersive. Les références au cinéma érotique des années 80 finissent d’en faire une œuvre provocatrice inoubliable.
★ Samedi 8 novembre à 21H45
Carte Blanche à Hélène CATTET & Bruno FORZANI
LA BOUCHE DE JEAN-PIERRE
De Lucile Hadzihalilovic - France - 1996 - 52’ - Drame familial
Avec Sandra Sammartino, Michel Trillot, Denise Shropfer
Toxique Tonton
Interdit - 12 ans
A la suite de la tentative de suicide de sa mère, la jeune Mimi trouve refuge chez sa tante dans un immeuble d’une banlieue morne. Mise à l’écart pour ne pas empiéter sur le quotidien de sa logeuse, la pré-adolescente va rapidement être confrontée à Jean-Pierre, petit ami taiseux mais non moins libidineux de tata.
Si l’on retrouve là tous les codes du conte auxquels nous a habitués Lucile Hadzihalilovic (que nous recevions avec un immense plaisir lors de notre précédente édition), la forme est beaucoup plus frontale et réaliste, sans se départir pour autant d’une certaine poésie triste. Sur un canevas finalement des plus ténus, la réalisatrice réussit, au sein d’une atmosphère suffocante, à nous submerger d’émotions multiples, plus fines que la thématique de son film ne le laisserait présager.
★ Samedi 8 novembre à 21H45
Carte Blanche à Hélène CATTET & Bruno FORZANI
CARNE
De Gaspar Noé - France - 1991 - 40’ - Drame sinistre
Avec Philippe Nahon, Blandine Lenoir, Frankie Pain
Vie de merde
Interdit - 16 ans
Les années 70 en France. A travers cette époque giscardienne sinistrée, nous suivons le quotidien morne et sans perspective du Boucher, un homme simple et solitaire, à la pensée galopante découlant d’une morale qui n’appartient qu’à lui. Son seul oxygène, c'est sa fille, mutique, qui grandit et dont les formes évoquent à son père des sentiments troubles. Un jour elle lui revient la jupe tachée de sang, et pour le Boucher, l’auteur de ce qui ne peut-être qu’une agression est tout trouvé…
Gaspard Noë, dans un geste violent, oppressant et sans concession, mais non dénué d’ironie, nous livrait un premier film à la forme encore aujourd’hui incroyable, l’usage de la pellicule 16mm intensifiant les textures comme les sentiments de l’univers désespéré et sans issue d’un homme en circuit fermé. Véritable laboratoire séminal de sa future filmographie, la virtuosité du réalisateur s’exprime déjà ici pleinement et le Boucher reviendra en 1998 lors de cette claque monumentale qu’est toujours Seul Contre Tous.
★ Samedi 8 novembre à 19H30
Soirée CATTET & FORZANI
AMER
De Hélène Cattet et Bruno Forzani - Belgique, France - 2009 - 90’ - Thriller expérimental
Avec Cassandra Forêt, Charlotte Eugène Guibeaud, Marie Bos
Profondo Giallo
Interdit - 12 ans
En présence de ses réalisateurs
De l’enfance à l’âge adulte en passant par l’adolescence, Ana traverse trois âges marqués par la peur, le désir et les fantasmes. Entre souvenirs oppressants et visions troublantes, elle explore sa sensualité tourmentée et affronte ses démons intérieurs dans une quête énigmatique où le plaisir se mêle à la souffrance.
Dissection formelle du Giallo, genre cinématographique italien des années 70 mêlant enquête policière et horreur frontale empruntant parfois au surréalisme, cette œuvre atypique et baroque produite par François Cognard est un pur trip sensoriel. Une vision artistique intransigeante guide ce premier long métrage, constellé de références cinéphiliques mais très loin des sentiers balisés.
★ Dimanche 9 novembre à 17H30
L'ENFANT MIROIR
(The Reflective Skin)
De Philip Ridley - UK - 1990 - 96’- Americana folk horror - VOSTF
avec Viggo Mortensen, Lindsay Duncan, Jeremy Cooper
Regarde les mômes tomber
Interdit - 12 ans
Les années 50 dans l’Idaho rural. Seth, huit ans, voit son quotidien âpre et contraint par la violence abusive de ses parents, bouleversé au retour du service militaire de Cameron, son grand frère adoré. Lorsque ce dernier commence à s’intéresser à une évanescente voisine isolée, l’enfant se persuade qu’elle est un vampire et se met à l’observer jusqu’à l’obsession. La disparition d’un de ses copains va finir de le perdre…C’est par le biais d’une fable sous influence southern gothic que Philip Ridley, artiste anglais protéiforme, nous livre ce premier film atmosphérique. Ici tout n’est que mystère, symboles et perversité, la douceur des champs de blé dorés de cette americana 50’s cachant de bien sombres secrets. Des images sublimes au cadre intransigeant, une poésie aussi vibrante que macabre, la religion qui dévoie et la frustration qui pétrit les êtres, tout le cinéma du réalisateur est déjà là, maîtrisé, sensible et déroutant.
★ Dimanche 9 novembre 19H30
Soirée Survivals
LE TERRITOIRE DES LOUPS
(The Grey)
De Joe Carnahan - États-Unis - 2011 - 117’ - Aventure, survival - VOSTF
Avec Liam Neeson, Dermot Mulroney, Frank Grillo
Le grand blanc
Interdit - 12 ans
Après que leur avion se soit écrasé au fin fond de l’Alaska, le peu d’ouvriers survivants se fédère autour de John Ottway, un homme ravagé par le décès de sa femme, chargé de traquer les loups rodant autour du site pétrolier sur lequel travaille tout ce petit monde. Contraints de rester mobiles dans cet immense territoire de forêts et de reliefs montagneux enneigés, ils se retrouvent bientôt menacés et traqués par bien plus dangereux que le froid qui leur gèle les os, la faim qui les tenaille et les querelles intestines : des meutes de loups tout aussi affamés.
Survival nihiliste qui n’hésite jamais à regarder la mort dans les yeux, The Grey est sans doute le meilleur film de Joe Carnahan. Parcouru de fulgurances poétiques, de mélancolie perçante et de violence brutale, ce film à la mise en scène ample et élégante n’épargne aucun de ses personnages, tant sur le plan physique que moral. Au final ne restent que le vent glaçant et la neige maculée du sang de ces rescapés qui auront trouvé leur humanité de la plus cruelle des manières.
★ Dimanche 9 novembre 21H45
Soirée Survivals
LES RUINES
(The Ruins)
De Carter Smith - États-Unis - 2008 - 90’ - Survival - VOSTF
Avec Shawn Ashmore, Jena Malone, Jonathan Tucker
Tourisme contrarié
Interdit - 12ans
Deux jeunes couples américains en vacances à Cancun décident d’accompagner un touriste allemand dont l’ami semble avoir disparu près d’une pyramide Maya. Une fois sur place, ils se retrouvent bloqués au sommet de cette dernière alors que ni la population locale, ni la végétation environnante ne semblent apprécier leur intrusion dans ces ruines.
Huis clos concis et d’une implacable efficacité, cette série B assumée fait la part belle à la body horror et à des idées surprenantes quant à la menace qui guette ses protagonistes. La tension permanente et l’aspect bien sale des dégâts subis par les personnages témoignent de l’envie du réalisateur de ne rien épargner à ses spectateurs, fort malmenés par ce survival aussi cruel que dépaysant.
★ Lundi 10 novembre 14H00
L'HOMME QUI VOULAIT SAVOIR
(Spoorloos)
De George Sluizer - Pays-Bas, France - 1988 - 107’ - Thriller Psychologique
Avec Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets, Johanna ter Steege
Et vous aussi !
Interdit - 12 ans
Sur le chemin des vacances dans le sud de la France, un couple néerlandais s'arrête sur une aire d’autoroute. Saskia, partie pour quelques emplettes à la boutique, tarde à revenir alors que Rex traîne près de leur voiture. Au bout d’une longue attente, il doit se rendre à l’évidence : sa compagne a disparu. Dès lors, trois ans durant, il poursuit une quête obsessionnelle, sacrifiant tout pour retrouver sa petite amie. Un jour, il reçoit une carte postale d'un inconnu lui promettant enfin la vérité sur ce drame.
Un film rare, thriller glacial sur le refus d’abandonner d'un homme qui s'est lui-même perdu, ainsi que sur le quotidien rigide et froid du très inquiétant personnage derrière la disparition de la jeune femme. George Sluizer fait ponctuellement glisser des instants de banalité dans la terreur insidieuse et le malaise ; de rêves en présages, d'avertissements en coïncidences, ce jeu tendu du chat et de la souris flirte avec les frontières du conte onirique. L'homme qui voulait savoir fait partie des rares films qui ont terrifié, mais surtout fasciné, Stanley Kubrick, tant par l'efficacité de son montage que de sa mise en scène.
★ Lundi 10 novembre 16H15
LA VENGEANCE DE LA SIRÈNE
(Ningyodensetsu)
De Toshiharu Ikeda – Japon – 1984 – 110’ – Drame - VOSTF
Avec Mari Shirato, Jun Etô, Kentarô Shimizu
Comme un poison dans l’eau
Interdit - 16 ans
Un littoral en bord de mer suscite la convoitise d’un promoteur véreux qui envisage d’y construire un juteux complexe immobilier. Il fait éliminer le seul obstacle à ses plans, un couple de pêcheurs récalcitrants. Laissée pour morte, la femme se réfugie d’abord chez des prostituées mais va progressivement se retrouver prisonnière de son inexorable destin.
Machisme de la société japonaise, bestialité des hommes, enjeux écologiques, corruption des politiques, autant de thèmes traités dans une histoire dense où l’eau et le sang servent de toile de fond à un récit empreint de désillusion et de tristesse, jusqu’à un final paroxystique et libérateur. Une petite perle du cinéma nippon aussi poétique et gore que brutale et féministe.
★ Lundi 10 novembre à 18H30
Séance Marie LOSIER
THE BALLAD OF GENESIS AND LADY JAYE
De Marie Losier - Etats-Unis - 2011 - 67’ - Documentaire expérimental - VOSTF
Faux semblants
Le film retrace l'histoire hors norme de l'artiste Genesis Breyer P-Orridge et de sa femme et partenaire artistique, Lady Jaye, qui par amour ont décidé de se fondre en une seule entité. Artiste majeur de l'avant-garde des 50 dernières années, considéré comme l'un des pères de la musique industrielle, Genesis a défié les limites de l'art et de la biologie. En 2000, il débute une série d'opérations afin de ressembler trait pour trait à Lady Jaye, une performance risquée, ambitieuse et subversive. C’est cet acte ultime d'amour et de dévotion qu’il nous est donné d’observer ici.
Portrait envoûtant et poétique de Genesis P‑Orridge et Lady Jaye par Marie Losier, elle nous propose pour sa première création un film expérimental et intime sur la fusion de l'art, de l’amour et de la transformation. Indispensable pour explorer genre, musique et transgression.
© La Boîte Noire 2025